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Infinite in the Corpse's eye
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17 mai 2007

Si on parlais un peu de Zodiac... Un avis à chaud sur le chef-d'oeuvre de Fincher

Zodiac David Fincher

A la fois portrait sublime d'une galeries de personnages à travers leur rapport à leur vie familliale et professionnelle, description minutieuse et passionnante de bout en bout d'une quête obsessionnelle et inachevée (SPOILER le final, sur le visage vieilli du personnage même qui ouvrait le film, près de 20 ans plus tôt, est d'une amertume douloureuse, estomaquante FIN DU SPOILER), et peinture subtile d'une époque, Zodiac est un film puissant, d'une virtuosité et d'une densité qui évoquent le meilleur de la production ricaine des 70'. Fincher, plus mature qu'auparavant (la flamboyance nihiliste de Se7en et Fight Club laissent place ici à une amertume moins furieuse, plus posée et planante) signe son chef-d'oeuvre, pioche dans sa propre filmographie ('tention ça SPOILE: ambiance glauque et crasseuse à la Se7en dans le mobile-home, tension claustrophobique à la Panic Room chez le projectionniste, caractérisation charismatique et destroy du personnage de Robert Downey Jr, Tyler Durden façon journaliste dandy dont le rapport avec Jack Gyllenhall possède la même aura de fascination, etc. voilà ça SPOILE PLUS) sans jamais tomber dans le piège du recyclage, emprunte au grands du fantastiques (Les Chasses du compte Zaroff, leitmotiv du métrage, La Nuit du Chasseur...) et aux giallis (les mises à morts à la fois crûes et stylisées), enchaine les hypothèses, les meurtres glacants et les fausses pistes perverses selon les oscillations d'un rythme tour à tour obsessionnel, rock'n roll, planant, toujours impliquant et fluide, tandis que se dessine, en arrière plan à la manière d'un se7en, le portrait hésitant, terrifiant, et au final amer, d'un esprit dérangé.
Zodiac évoque tour à tour le Scorcese de Taxi Driver et Mean Streets (à l'occasion de quelques plans nocturnes à l'ambiance fievreuse marquante), le Spike Lee de Summer of Sam (la peinture d'une époque à travers son état d'esprit et sa culture, les instantannés de personnages en prise avec le contexte dramatique et évenementiel), le Mann de Heat (la description subtile des rapports entre obsession professionnelle et vie familliale) et Révélations (dans cette démarche extremiste de tout dire sur un sujet dans un enorme film-dossier), le Coppola de Conversations secrètes, le Stone de JFK, le Ellroy de American Tabloïd et Black Dahlia, etc. Tout un tas de "références", conscientes ou non, parfaitement intégrées au film et au style de Fincher, style qui se fait plus sobre, mature, moins "tape-à-l'oeil", et qui, paradoxalement porte la marque de son réalisateur comme jamais.
Réalisation parfaite, dense et complexe, montage idem, scénario magistral (je peux rêver encore longtemps du jour ou j'arriverais à ce niveau...), interpretation qui touche au sublime (Robert Downey Jr m'a encore foutu une taille de claque, et les autres sont du même niveau), accompagnement musical qui tue ("Hurdy Gurdy Man" Yeah!!!!) : Zodiac peut très bien vu comme un film parfait, et écoppe donc d'un bon gros 6/6 tendance 7/6 de ma part. Voilà.

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Commentaires
N
Et bien ça donne envie et tu t'es fait plaisir (le film mais aussi écrire cette chronique), ça se voit.<br /> Je vais bientôt le voir pour ma part... :)
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