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Infinite in the Corpse's eye
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4 janvier 2007

Bilan Ciné 2006- Part 1(/3)

Autant le dire tout de suite, 2006 fut pour moi une année extrêmement riche en morceau de Grand Cinéma. Une avalanche de films marquants comme j'en avais pas vu depuis 2002.

Pemière sortie ciné, le 4 janvier 2006. Lord Of War: un film longtemps attendu, une petite déception. Bons acteurs, sujet interressant, putains d'idées visuelles: avec ça on peux s'attendre à un petit chef-d'oeuvre. En plus, Niccol essayant de refaire Les Affranchis/Casino version traffic d'arme avait de quoi mettre l'eau à la bouche...mais n'est pas Scorcese qui veut. A force d'appuyer le côté démonstratif de son métrage (à coup de voix-off/punchlines percutantes, d'une narration fluide et de plans-séquences conceptuels), le réalisateur en oublie le côté viscéral et "vrai" qui faisait toute la force des 2 chef-d'oeuvres opératiques de Maitre Martin. Le dernier quart de Lord of War propose bien son lot de scènes dramatiques (emballées par un Niccol ici nettement moins à l'aise qu'avec ses plans séquences), mais trop tard...Malgré ses punchlines/piques cyniques et politiquement incorretes à mourrir de rire et l'intelligence de son propos, Lord of War n'est rien de plus qu'un film de petit malin, trop "parfait", trop virtuose, en bref trop demonstratif (démago?) pour vraiment prendre aux tripes.

Ce qui ne l'empêche pas de rester un divertissement sympathique et assez réjouissant, contrairement à un Thanks You for Smoking totallement opportuniste, possandant les mêmes défauts et tentant laborieusement de reproduire les mêmes qualitées formelles...sans y arriver. Le film échoue lamentablement à tous les niveaux: faussement virtuose, faussement subversif, un aspect "émouvant" (personne me traitera de cynique si je dis que c'est plus du sentimentalisme niais?) raté et plombant...bref, c'est mauvais, et en plus ça s'auto-proclame intelligent et couillu.

Quand on se la joue politiquement incorrect, mieux vaux avoir des choses à dire. Et de ce côté là, c'est un certain journaliste kasakh qui remporte la palme. Au premier degré antisémithe, mysogine, d'une lourdeur totale, Borat se révèle être, en plus d'une comédie à se pisser dessus de rire (prévoyez un pantalon de rechange), l'un des films les plus viollement anti-américain jamais vu sur un écran. Sacha Baron Cohen, incroyable acteur (le meilleur de l'année?) joue tellement bien son personnage que tout ceux qui croisent sa route se laissent duper... et ce devant une caméra. On a alors droit à des "interviews" réélles absolument hallucinantes (Borat: "dans mon pays, les homosexuels et les juifs sont condamnés à la peine de mort" un américain: "bien, nous c'est ce qu'on essaye de faire ici aussi") et totallement terrifiantes. A l'origine d'une crise diplomatique entre les US et A et le Kasakhstan, couillu, provocateur et totallement fou, Borat se révèle tout simplement génial. LA "comédie" de l'année.

Bien moins drôle, mais tout aussi brillant dans la destruction massive des idéaux du monde actuel, Tideland (Psychose revu par Lewis Carroll :-)) s'impose comme l'un des films les plus marquants de l'année. Gilliam signe ici peut-être son meilleur métrage (à l'inverse du néamoins sympathique Les Frères grimm :-)), où la perturbation des idées reçues ainsi que des sens du spectateur se met au service d'un discours d'un lucidité tétanisante. Remise en question vertigineuse de principes parmis les plus profondément ancrés dans l'inconscient collectif, de ceux qui façonnent la société actuelle, ce "film-experience" total peut se réveler très dérangeant et être rejeté en bloc. Dans tous les cas, nous avons face à nous un morceau de pellicule rageur et écorché vif, sur lequel Gilliam a étalé tout ce qu'il avait dans les tripes et dans les couilles. Quelquechose qui relève avant tout du ressentit: Tideland ne se regarde pas, il se vit. J'en conseille la vision à tous, au moins pour se faire sa propre opinion sur le film (pour ceux qui l'auraient raté en salles, le DVD sort le 4 Janvier).

Sur un sujet simillaire, Del Toro nous inflige avec Le Labyrinthe de Pan une sévère claque dans la gueule. Cocteau, Rackham, Miyazaki, Dali, Bava (etc.) se rencontrent dans le but de nous conter Alice au pays des merveilles version opéra horrifico-gothique. Résultat de cette méga partouze? La naissance d'un classique instantané, à la fois merveilleuse et furieuse déclaration d'amour au rêve, et oeuvre cinématographique la plus intensément triste que l'on ai pu voir depuis Le Tombeau des Lucioles. Douloureux.

Dans la même mouvance "Alice au pays des horreurs", Silent Hill est lui nettement moins convaincant. La faute à un scénario bavard (Avary quoi) qui "intellectualise" (bouh, les religieux, pas beaux!!!) trop l'action et à une mise en scène portée sur la belle image qui fait la connerie de mettre à l'aise le spectateur (en terme de mise en scène pure, le film est aussi dérangeant et viscéral qu'un Amélie Poulain). Malgré ça, après plusieurs révisions d'avis de ma part, le film se révèle quand même sympathique si on le prend tel qu'il est: une petite série B horrifique évoquant furieusement les productions de genre italliennes des 70', avec tout ce que ça entraine de qualitées et de défauts. Si son scénario ultra-mal branlé (le flash-back explicatif par exemple qui, en dépit de sa qualité, arrive comme un cheveux sur la soupe) et sa réalisation, qui ne va jamais plus loin que la jolie illustration, peuvent être de sévère obstacles à l'appréciation de l'oeuvre, il reste que Silent Hill est jusqu'auboutiste, pas totallement con et surtout bourré d'idée déviantes réjouissantes (le final en forme de remake live de Urotsukidoji, le perso de Pyramide Head, la mort de Cybill, etc.) Assez pour en faire un sympathique film d'horreur.

2006 aura été chargé en terme de films fantastiques. Outre les derniers Del Toro, Gilliam et Gans, on aura eu droit à de nombreuses suites (pour la plupart ratées). Allez hop, on commence par un Underworld 2 : Evolution aussi bourrin que son predecesseur était chiant. N'empêche que: le scénar est con - les idées visuelles marquantes sont absentes du film - Wiseman, encore une merde niveau gestion de l'espace, ne sait toujours pas découper l'action. Autant se revoir Blade 2 (et du coup j'ai peur pour Die Hard 4 moi). Destination Finale 3, sympatoche mais moins con (ce qui dans le lexique de la franchise est synonime de moins jouissif) et moins "bien" réalisé que le deuxième opus. Du coup, bon bin, Destination Finale quoi, c'est pas du grand art, alors si c'est pas "plus" (plus gore, plus con, plus trippant...) à chaque fois, ça a plus trop d'interêt. Pirates des Caraïbes 2: le secret du coffre maudit (ou Monkey Island made in Brukheimer :D... euh... désolé, faut que j'aille changer de slip), qui fait partie des rares "gros" films de l'année à tenir rééllement leur promesses. Bourrin, spectaculaire et jouissif de bout en bout, le film est, à l'instar d'un Bad Boys 2 (sans le mauvais goût), un spectacle souvent mal branlé et con, mais avant tout déstiné au plaisir du spectateur. Il y a bien 1/2 heure en trop, le rythme est mal géré et les fautes de goûts abondent (Keira Knightley - fantasme cinématographique ultime - qui feinte de s'évanouir sur la plage), mais que voulez vous les zamis, quand c'est bon c'est bon, et là en l'occurence: c'est BON (palme de la phrase la plus utile du jour)...et comment resister au cabotinage de plus en plus alcoolisé de Jonnhy Depp, à Keira Knightley (euh, désolé, faut que j'aille changer de slip (bis)), à la partition "métal orchestral" de Zimmer, au design iresistiblement lovecraftien des bad guys, à l'aspect cartoonesquement orgasmique de la scène des canibales (séquences de 20 minutes qui ne sert strictement à rien, mais que voulez vous les zamis, quand c'est bon c'est... quoi? Ok je me la ferme, mais...c'est trop bon quoi) et à ce putain de plan final Jack Sparrow vs. Kraken (l'un des plus iconiques de l'année...et c'était pas gagné pourtant). KRAKEN RULES !!!!!! Virage radical avec un Superman Returns pas mauvais mais sans réélle saveur et pas franchement spectaculaire ou entraînant pour le spectateur. On aura bien droit à quelques belles images: les poses iconiques de Supes dans l'espace, notre héro soulevant un mini continent (plan sublime évoquant furieusement le Chateau dans le ciel...comme quoi, suffit d'un rien pour que je sois content :-)) et enfin sa chute (même si dans le genre "héro/prophète qui tombe de trèèèèèèèèèès haut", elle se fait exploser par celle d'un certain Mumble Happy Feet :D). Ca fait pas beaucoup au final, même si l'aspect visuel général se tient. Scénaristiquement, le concept de Singer est simple: on applique une texture emotionnelle différente à la structure de l'original (l'amertume remplace ici la naïveté) et on recommence. Idée et démarche interressante, sauf que la narration initiatique et mythologique du chef-d'oeuvre de Donner correspondait à ce qui nous était alors conté: la naissance d'un mythe universel, avec tout ce que celà induit de naïveté et d'émerveillement. Ici le sujet: l'acceptation d'une icône, et donc d'une part de rêve et d'espoir, dans le monde actuel (un thème passionnant qui s'est d'ailleurs vu illustré maintes fois cette année), est différent et le réal aurait gagné à nous proposer une structure correspondante, au lieu d'opter pour le quasi-remake de l'opus original, solution respectueuse mais également solution de facilité. On reste dans les comics-book movies avec le bas de panier de la production cinématographique 2006: j'ai nommé X-Men 3, ou l'un des pires films de super-héros de l'histoire du cinéma (pire que Batman & Robin? OUI). La guerre fut rude entre ceux qui couvrent le film d'éloge et ceux qui en ont gerber leurs tripes de dégôuts devant tant de manchot-itude :-) cinématographique, et aucune réélle conclusion n'a été apportée au débat (choisissez votre camp!!! :-)) petit lien vers une page animée sur laquelle j'ai combattu avec ardeur: coucou c'est par ici, ahlala Cassiopée (souvenir nostalgique)... :D). De toute façon j'ai raison et le film est une merde, alors bon. Les scénaristes, devant l'ampleur de la tâche que représente l'adaptation du Cycle Phoenix n'ont au final sû, ni proposer un structure marquante, ni gérer le nombre de protagonistes (on s'en fout de tout le monde au final), ni créer des enjeux interressants, ni imposer un rythme interne à leur scenario (séquence à la durée similaire, pas de variations d'intensité ou d'altérnance de tons, etc.), ni...j'arrête là pour eux. Quand à Brett, il n'arrange pas les choses, en appliquant son non-talent à un matériau de base déjà mal branlé (le scénar hein, pas les comics). En vrac: aucune gestion de l'espace, découpage à pleurer de pitié, implication émotionnelle 0, sens du cadrage et de la direction d'acteurs sous-dévellopés... etc.etc.etc. Bref, c'est très mauvais.

Côté asiatiques, si Duelist, malgré son absence de maitrise parfois gênante reste un beau film très poétique, on pourra pas en dire de même avec Wu Ji La légende des cavaliers du vents, (le film que je me rappelle même plus de quoi ça parle) qui cumule les effets spéciaux periode Asterix et Obelix contre César, les partis-pris visuels kitchs (que c'est moche!!!! 8l ) et les mauvaises idées de mise en scènes (comment ignorer des années et des années de représentations fulgurantes de la vitesse à base de découpage incisif dans les chambarras en optant pour LA solution qui tue: filmer les combattants en accélerré sans aucune reflexion sur le hors-champs, la durée des plans, la gestion du cadre et de l'espace...à gerber...)

Toujours dans le domaine du fantastique, le dernier Shyamalan, La jeune fille de l'eau, hésite constamment entre le très beau conte naïf et le journal intime qu'un auteur à l'ego surdimentionné livre en pature au public. De magnifiques séquences, une mise en scène qui touche au sublime, une naïveté magique...mais au final, la prétention de M.Night (qui se permet maintenant absolument tout) empêche le film d'acceder au rang de chef-d'oeuvre. Juste un magnifique et fascinant ratage. A voir tout de même, nous sommes face à un interressant virage dans la carrière d'un des plus grands conteurs d'histoire actuels.

C'est au niveau de l'animation qu'on pourra trouver parmis les plus belles oeuvres de l'années dans le genre casse gueule du "merveilleux". On passe rapidement sur Nausicää de la vallée du vent, chef d'oeuvre absolu et matriciel de l'oeuvre du Maitre Miyazaki, qui a gardé son pouvoir évoquateur et sa puissance émotionnelle intacte (j'ai pleuré) malgré les nombreuses années qui séparent sa conception de sa sortie sur nos écran (la france, quel beau pays! :-)). On pourra toujours tiquer sur quelques legers problèmes de rythme et une musique qui a un peu vieillit, mais ce serait passer à côté d'un monument cinématographique. Un immense film d'aventure, qui n'a d'équivalent que... Le chateau dans le ciel :-)) (I Love you Miyazaki!!!!!!!!!!!!!!!!). Autre petit monument avec Happy Feet, qui marque le grand retour de George Miller. Sous ces dehors de comédie 3-D délirante remlie de manchots qui chantent et font des claquettes, se cache un grand film d'Heroïc Fantasy en forme d'épopée mystique. Parcouru d'images disposant d'un souffle épique comme on en avait plus vu depuis longtemps, le métrage de Miller se permet même de créer un mythe d'une beauté universelle. Cars, quand à lui, est une bonne petite claque, doté d'une belle morale sans être moralisateur. Lasseter, pour son grand retour derrière la caméra, s'impose comme le digne successeur de Capra: le film est atteint de la même énergie idéaliste qui donnait toute sa force à La vie est belle. Du bonheur en barre. And now...place à la séquence nostalgie de l'année: Monster House nous fait revenir 20 ans en arrière, à l'époque des Goonies et autres Gremlins. Prenant place dans une banlieue américaine typique des 80' nous rappelant nos premieres émotions cinématographiques (bon peut-être pas pour tout le monde, mais après tout, on s'en fout des vieux non? je déconne Oreste... :D), le film se permet des prouesses techniques incroyables (rien que le plan séquence d'ouverture) en les mettant au service d'une histoire au final simple mais touchante. Un bon divertissement bien emballé et sans prétention comme on en fait que trop rarement.

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Commentaires
G
Salut, je t'ai lu sur Mad et suis venu faire un petit tour sur ton blog. Super ta première partie sur 2006. Bonne chance pour la suite.
N
Yo Jesus, à quand la suite du bilan ? :)
J
en plus je viens de me rendre compte que j'ai fait que 18 films.<br /> <br /> Bon, bin, j'ai fait le tiers donc. Je pense qu'il y aura une partie 2 et une partie 3 alors.
J
J'avoue que je me rappelle même plus de quoi ça parle Wu-Ji, et je crois que j'ai oublié les 3/4 du film, il me reste juste l'impression de dégoût permanent que j'ai eu à la vision. Et puis le héro il fait aussi très Astérix dans certains plans (quand il courre au début) :-))<br /> <br /> Par contre, sorry, même si Hero c'est beau visuellement, j'accroche pas du tout (je dis pas que c'est pas bien hein, c'est moi qui aime pas trop).<br /> <br /> Pour Superman, ouais, bin, j'espère que tu dis vrai...<br /> <br /> Bon, la suite arrive bientôt, mais je préviens, j'ai encore 36 films à croniquer, et plusieurs catégories: les survivals/films d'horreur, les polars, les films de SF, les comédies (youpi!), les films "historiques"... Donc sois pas trop pressé (je pense que j'aurais tout terminé ce soir ou demain)
N
Wu-Ji c'est plus les grosses incohérences du scénario qui m'ont fait chier, comme si le ralisateur parvenu au milieu du film ne sait plus ce qu'il faut faire. Comme son guerrier ancêtre lointain de Flash (le héros de comics ou celui des Indestructibles, au choix ! :)), le scénario s'envole si vite qu'on ne peut pas le rattraper ("ah ouais tu es la princesse mais j'ai remonté le temps pour te sauver en fait non mais la fin n'est pas une fin parce qu'on peut revenir dans le temps parce que je cours vite et..."...Rho ta gueule le film !).<br /> <br /> En plus les persos sont aussi charismatiques qu'une chaussette mouillée et comme tu l'as dit, les cadrages, sfx et tout le bazar sont moches, à la limite du bâclé. N'est pas "hero" ou "le secret des poignards volants" qui veut...<br /> <br /> <br /> Superman returns, je pense que c'est comme X-men, faut laisser le temps à Singer de trouver ses marques. X-men 2 était génial ? Superman returns 2 le sera sûrement aussi... :)<br /> <br /> Quand a Pirates des caraïbes 2, tu sais bien ce qui m'a énervé chez Chris... :)<br /> <br /> A part ça, assez happy et d'accord avec toi. Hate de voir la suite avec Paprika, Miami Vice et --of course-- notre ami Malick.
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